Dans cet article, je traite de la question de notre foi chrétienne face à notre environnement. Le monde a ses opinions et ses habitudes contraires à notre témoignage de Christ. Je veux parler de ces fois où il est difficile de garder notre position sans faire comme tout le monde. Combien de fois avons-nous cédé aux pressions pour ne pas frustrer ou blesser des personnes qui ne partagent pas notre manière de pensée ou de vivre ?

E pur si muove !

L’expression italienne « E pur si muove ! » qui signifie littéralement « Et pourtant elle tourne ! » est attribuée, selon la légende, à l’italien Galilée (1564 – 1642). Galilée était un célèbre mathématicien, physicien, astrophysicien et philosophe.  Il aurait marmonné cette phrase en 1633 après avoir été forcé pendant l’inquisition d’abjurer sa théorie (scientifiquement prouvée plus tard) que c’est la terre qui tourne autour du soleil.

L’opinion qui prévalait à l’époque, par les théologiens et la majorité des savants, soutenait que la terre était le centre de l’univers, pleinement immobile, et que les autres astres, notamment le soleil, tournaient autour d’elle. Cependant, Galilée croyait le contraire. Malheureusement pour lui, sa théorie était considérée à l’époque comme une hérésie par l’Eglise. Il fut donc trainé devant l’inquisition.

Une position inconfortable

Pendant le procès, abjurer était le seul moyen pour lui de garder sa vie sauve. S’étant publiquement retracté, il fut assigné à résidence durant les neuf derrières années de sa vie. Il échappa ainsi au bûcher en attestant publiquement une doctrine contraire à ses convictions intérieures. Aujourd’hui encore, cette expression est utilisée lorsqu’une personne se rallie à une opinion majoritaire tout en gardant une conviction contraire en son for intérieur. E pur si muove !

Cette situation dans laquelle s’est trouvé Galilée n’est pas si singulière qu’on ne le pense. Tout chrétien s’est déjà retrouvé dans des situations où sa foi est à contre-courant, voire opposée, aux faits de la majorité. Une position inconfortable !

Malheureusement, et bien trop souvent d’ailleurs, nos choix se confrontent à la perception des autres et de la société. Nos décisions se nourrissent de compromis et de conformité pour contenter tout le monde et ainsi éviter le jugement. Tout homme recherche un minimum de “reconnaissance” des autres. J’entends par “reconnaissance” : plaire, être accepté, être reconnu comme une bonne personne, sociable.

Tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché

Romains 14 traite des questions de type « ai-je le droit de faire ci ou ça en tant que chrétien ».  M’est-il permis de manger ça ? Est-ce que ma foi me l’interdit ? etc. Bien que les questionnements aient attraits à l’alimentation, il est néanmoins possible d’en tirer des idées d’ordre général. Que ce soit dans la liberté de choisir son régime alimentaire, son style vestimentaire ou encore le choix de son conjoint, l’apôtre Paul y répond par cette phrase au verset 23 : « ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché ». En d’autres termes, les choix que nous faisons doivent être motivés par une conviction pure. Un conviction pure est une conviction absente de compromission.

Nous ne considérons jamais assez à sa gravité ce que signifie “compromission”. La compromission sous-entend ne pas totalement faire ce qui doit être fait. La bible me dit de ne pas faire ainsi, mais pour éviter d’être mal compris ou jugé, je vais céder un peu : “ça ne sera pas si grave” !

Inopportunément, ces situations peuvent devenir des portes ouvertes à céder davantage, au fur et à mesure, jusqu’à ce que ça ne dérange plus notre conscience. Et c’est justement à ce niveau le piège. On agira un jour sans plus avoir aucune conviction de péché. Comment cela peut-il se faire ? Plus nous n’écoutons pas la voix de l’Esprit en nous qui nous transmet l’information de mal faire, plus nos désirs et pulsions nous dirigent.

Une lutte intérieure

Ce qui se joue en nous, c’est la bataille de la voix de l’Esprit et celle de la chair. Les protagonistes se livrent à une rude bataille. C’est une querelle intérieure pour influencer notre intelligence et notre raisonnement. C’est une bagarre pour décider de ce qui nous anime, nous pousse à faire tel ou tel choix, de nous comporter de telle ou telle autre manière.

Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez.

Galates 5:17

Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l’esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas.…

Romains 8: 9

A chaque fois que nous agissons, nous donnons la victoire à l’un ou à l’autre. Posons-nous donc souvent cette question : “qui ai-je honoré par mes actions ? L’Esprit ou la chair?” La réponse à cette question détermine alors qui dirige ta vie à cet instant précis.

Vous me direz que ce n’est pas chose aisée de laisser l’Esprit nous diriger. Nous habitons bel et bien dans un corps à la chair faible. La clef pour une vie avec moins de compromission réside justement dans la place qu’on donne à l’Esprit. Je donne ici quelques clefs à développer pour donner plus de place à l’Esprit.

1/ Méditer et proclamer la Parole de Dieu lorsque le besoin se manifeste

Jésus répondit: […] L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu

Matthieu 4:4

Le Seigneur Jésus montre l’exemple. Lors de la tentation de Satan dans le désert, Jésus répond à la tentation par la Parole de Dieu. Par exemple, il répondra par “l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu”. Dans cet échange avec Satan (Matthieu 4), le Seigneur refuse de se compromettre en laissant la chair le guider. Au contraire, il proclame la Parole de Dieu et s’y soumet. “Que dit la Parole de Dieu en rapport à cette situation ? Est-il bon, pour faire plaisir à un ami, de se rendre dans un club de strip-tease pour l’enterrement de vie de célibataire ?” “Oh mais non ! Il n’y a rien de grave !” Le péché te guette frère !

2/ Prendre conscience de ses faiblesses et chercher l’aide de Dieu pour les vaincre

Et il m’a dit: Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi.

2 Corinthiens 12 : 9

Nous sommes souvent faibles face à l’entourage, à la société. La puissance de Dieu se manifeste là où on reconnait ses limites. Prendre conscience de ses handicaps permet à l’Esprit de prendre le relais et nous aider à faire les bons choix. La faiblesse n’est pas toujours une mauvaise chose, dès lors qu’elle nous pousse à trouver refuge dans le Seigneur afin qu’il agisse avec puissance par l’Esprit en nous.

3/ Cultiver la prière et l’adoration permanente

Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible.

Matthieu 26 : 41

La prière participe activement à la victoire de l’Esprit sur la chair. Elle transmet à notre esprit la pensée de Dieu. Elle suscite en nous la bonne volonté de faire. La prière soumet la chair à l’écoute de la pensée de Dieu. Elle garde notre esprit en éveil et canalise nos pensées vers Dieu. Les pensées mitigées se dissipent. C’est pourquoi, l’apôtre Paul nous exhorte à prier sans cesse. Ainsi, malgré les risques de compromission, nous avons notre esprit en alerte.

4/ Rechercher le renouvellement de l’intelligence

Et ne vous conformez point à ce présent siècle, mais soyez transformés par le renouvellement de votre entendement, afin que vous éprouviez quelle est la volonté de Dieu, bonne, agréable, et parfaite.

Romains 12:2

Le renouvellement de l’intelligence nous transforme. En effet, penser différemment change nos habitudes. La Parole de Dieu et la connaissance des lois régissant le royaume de Dieu nous inculquent la manière de penser du royaume. Ainsi, si on désire intimement manifester le royaume, l’Esprit nous transformera. Notre manière de pensée changera et nous agirons dans le respect de la volonté de Dieu. Plus l’intelligence se renouvelle, plus la transformation se révèle et plus nous tenons fermes dans nos convictions de foi.

5/ S’approprier la victoire de Jésus

Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde.

Jean 16:33

La peur du regard des autres nous poussent souvent à des compromis. “Ils vont me juger!”, “Que vont-ils penser?” Une forme de peur paralyse alors notre capacité à penser comme il faut. Face à ce genre de situations, le Seigneur donne une clé : prendre courage ! Comment ? En s’appropriant sa victoire acquise sur le monde. Il nous faut prendre pour soi la victoire de Christ sur le monde.

6 / Entrevoir les bénédictions derrière l’obéissance

Jésus aurait pu refuser la croix. Rappelez-vous de Gethsémané. Il aurait pu dire “non ! Trop dur à accomplir!”. En obéissant à la volonté de Dieu et non à sa chair, il a gagné une bénédiction inégalable : le trône ! Sur le moment, il a subi l’impensable : la croix. Cependant, derrière la croix se cachait la résurrection et l’élévation à la droite de Dieu. Ce que tu as peur de perdre aux yeux des autres n’est rien si on le compare avec ce que tu gagne en Christ.

et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom,…

Philippiens 2:8-9

Ces clefs énoncées ci-dessus nous permettent de se garder ferme dans notre identité et dans nos choix. Je crois en la possibilité de toujours faire les bons choix même quand la pression autour de nous est forte. A l’écoute de l’Esprit et de la Parole qui nous fortifient, nous sommes capables de ne pas renier nos convictions.

Déclare-le : “Si la Parole de Dieu et la voix de Dieu me guident à contre-courant de la pensée d’un groupe, j’appliquerai ce qui m’est divinement conseillé.”